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6 MOIS N 19 : BRESIL, LE VERTIGE

6 MOIS N 19 : BRESIL, LE VERTIGE

Auteur : REVUE 6 MOIS

[ean : 9791090699441]
  • Editeur : 6 MOIS
  • Collection : XX1.6 MOIS
  • Date de parution : 15/05/2020
  • Prix : 26,00 €
  • Produit indisponible.
Résumé
Une enquête sur la santé des photojournalistes ? On pense maladies du grand reporter : tourista, paludisme, voiture piégée, assassinat ciblé. L'état des lieux dressé en juin 2019 par la sociologue Irène Jonas* tranche avec un quelconque romantisme et rapproche les photographes des chauffeurs Uber. Le premier risque du métier, dans un univers de la presse abîmé, est le même que celui subi par un ouvrier dans une usine en liquidation, ou en pleine « réorganisation », comme on dit maintenant : perte de sens, burn-out, sentiment de ne pas être respecté, peur de l'avenir. Vient ensuite la pénibilité : les horaires, la flexibilité, le matériel à porter. Puis l'absence de soins. La plupart des photographes cumulent les statuts : autoentrepreneurs, pigistes (payés en salaire), auteurs (cotisant à l'Agessa). En multipliant les régimes, ils sont privés d'un accès correct à la sécurité sociale, aux mutuelles, aux caisses de retraite. Certains comptent sur leur conjoint, ou prient pour ne jamais tomber malade, avoir besoin de lunettes... D'autres repoussent puis oublient un projet de grossesse. D'autres encore vieillissent sans le sou.Dans ce paysage sinistré, 6Mois ne fait pas figure de solution. Nous ne paraissons que deux fois par an, trop peu pour assurer des perspectives aux photographes. Exigeants mais humbles, nous savons que nous ne sauverons pas ce métier. Nous ne paierons jamais assez celui qui a passé un an, dix ans, une vie sur un sujet. Carolina Arantes, qui ouvre notre triptyque sur le Brésil, travaille sur l'agrobusiness depuis six ans. Javier Alvarez a régulièrement passé six à huit semaines, entre 2014 et 2019, dans un squat de São PauloComment gratifier un tel engagement ? Comment rendre justice à leur travail ? C'est toute notre ambivalence : nous aimons des projets qui ne reposent sur aucun modèle économique. Nous primons la passion, le dévouement, le courage, sans être capables de vraiment les rétribuer. Nous payons honnêtement : autour de 2 500 euros le reportage. Cette somme dépend du nombre de pages publiées, pas du nom du photographe. Qu'il soit un inconnu habitant un village iranien ou une star américaine, nous accordons à chacun la même attention. Et nous défendons leurs projets auprès de vous, lecteurs, avec le même enthousiasmeAlors que faire ? À la lecture de ce rapport, on ne doit pas se contenter du constat. Chacun peut, à son niveau, s'engager à participer à la survie d'un photojournalisme aussi remarquable que les femmes et les hommes qui le pratiquent. À 6Mois, nous leur proposons de publier leur projet sur une vingtaine de pages. Nous tentons de coller au plus près de leur démarche. De les guider dans le travail de légendes, d'éclairage, pour faire émerger le sens et la dynamique de leur histoire. Cette année, pour la première fois, nous lançons aussi un prix doté de 10 000 euros et accompagnerons un ou une photographe dans la poursuite de son projet (voir page 305). Cette fois encore, nous encouragerons le souffle, l'engagementEt vous ? Si vous lisez ces lignes, si vous tenez 6Mois entre vos mains, vous faites votre part. Les photographes ne vivent que grâce aux publications qui les rétribuent
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