À priori, ce pourrait être une imposture : Le Dieu nu de Margerit ne se dénude jamais ! En guise de la vio- lente passion annoncée, le héros en est encore à rêver, au bout de la cinquantième page, d'une main gantée effleurée, et ce au terme de gentilles conversations de boudoir façon XIX e siècle. En réalité, le XIX e siècle auquel Margerit rend hommage serait plutôt celui de Baudelaire (souvent cité), à l'érotisme suggéré par la chaleur d'une nuque dévoilée ou le froissement d'une étoffe, de cet érotisme alimenté par la frustration et qui imprègne les objets comme les paysages.Chez Margerit, tout est érotisme, ce qui rend plus acerbe encore sa dénonciation d'une société d'avant- guerre engoncée de façon tout à fait hypocrite dans sa morale de façade.
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