Enfin le royaume Forme brève, mais moins abrupte que le haïku, le quatrain ne s'en tient pas au lapidaire, il sait donner du rythme à la pensée, à l'émotion, à la surprise, il sait initier un questionnement, amorcer une méditation, esquisser un chant. À la suite des poètes chinois des origines, mais aussi d'Omar Khayyam et d'Emily Dickinson, François Cheng atteste ici du pouvoir singulier de ce mode d'expression resserré, pourtant si peu enclos, si ouvert aux résonances, aux errances fertiles, voire à une manière salutaire d'envoûtement simple. Au bout de la nuit, un seuil éclairé Nous attire encore vers son doux mystère. Les grillons chantant l'éternel été, Quelque part, la vie vécue reste entière. Écoute-nous, Pour que nos chants à toi dédiés, Jaillis de la gloire d'un été, Établissent enfin le royaume.
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