Dans une capitale d'Afrique, une Land Rover roule trop lentement, des silhouettes rasent les murs, un homme fait semblant d'écouter la radio. Et le Chef, ce « ge´ant courbe´ avec un sourire irre´sistible, de grands bras affectueux et des yeux de requin », assiste aux cérémonies officielles qu'il méprise souverainement.Telle est l'atmosphère glaçante d'une dictature ordinaire : les sourires mièvres et les ors de protocoles minables sont lourds de menaces, le sentimentalisme, l'apparente normalité recèlent une tension sourde et fatale. Une mouche qui vole, la canicule, la transpiration, la paralysie même qui saisit le ministre Omer Hassan et le fonctionnaire Nebsi ont un air de déjà-vu. Léonard Vincent emprunte dans son récit l'imaginaire du roman d'espionnage, mais les ressorts codifiés de la peur contaminent aussi le réel. Chaque jour dans les démocraties occidentales, il arrive de s'asseoir dans le bus à côté de ces « évadés » venus chercher asile et protection, petits soldats hagards de la comédie du pouvoir.
Ce livre m'intéresse
Envoyer à un ami
Ils pourraient vous plaire
GUCHER, CATHERINE
MOT ET LE RESTE
MARTINEZ, CAROLE
GALLIMARD
LEMAITRE, PIERRE
CALMANN-LEVY
DUPRE JOCELYN
CHAMP VALLON
Librairie Jean-Jacques Rousseau - Tous droits réservés