Contre la tentation d’une écologie des corps purs et forts, ce numéro met en avant des luttes qui organisent des forces collectives à partir des corps vulnérables, imparfaits ou divergents par rapport aux normes, notamment de genre. Sans passer sous silence l’arrière-plan de désaccords entre différentes fractions du mouvement écologiste autour des corps, des risques qu’ils courent, des soins qu’il convient de leur apporter et des libertés à leur reconnaître, les textes rassemblés insistent sur l’action collective et la construction de solidarités à partir de la vulnérabilité ou de l’altération, plutôt que de l’aspiration aux corps parfaits ou perfectionnés, de leurs idéalisations validistes, virilistes ou vitalistes.